Thin Lizzy, encore des histoires de guitare...
Thin Lizzy…….. La grande époque des vrais groupes de rock, celle où chacun tentait de trouver sa voie(x), d’innover et de se différencier réellement des autres, par le son, la manière de composer et de jouer… Parmi eux, il y a ceux qui passent, le temps d’un ou deux tubes, d’une idée, et qu’on oublie… et il y a ceux qui restent. Thin Lizzy est de ceux là, avec son illustre bassiste chanteur Irlandais métissé Phil Lynott, stupidement décédé en 86, Thin Lizzy est un monument de la musique rock.
Le groupe est tel qu’on les imagine et qu’on les aime dans les seventies, avec ses hauts et ses bas, tour à tour fort, motivé, à fond, inspiré, tourmenté, malade… presque mort. Thin Lizzy s’est éteint et reformé de nombreuses fois avec une caractéristique majeure : il a toujours réuni les plus grands guitaristes et donné lieu à des collaborations quelquefois inattendues mais toujours prolixes, Gary Moore, Scott Gorham, Brian Robertson, Snowy White, John Sykes, et aujourd’hui encore, Vivian Campbell...
« L’œuvre » de Thin Lizzy est effectivement « monumentale » car au delà des albums et des nombreux titles emblématiques du groupe, Thin Lizzy a inspiré des camions de musiciens, et bien sûr de guitaristes. Son empreinte restera à jamais présente dans les doigts de beaucoup d’entre nous… Je me rappelle les heures passées dans ma petite chambre, pendant que mes potes jouaient au foot, à décrypter les solos de Scott Gorham, ou à me prendre pour Gary Moore… J’aime toujours autant Lizzy, parce que ça me rappelle des choses c’est sûr mais pas seulement, j’ai toujours particulièrement apprécié les musiciens de hard rock qui savent évoluer vers d’autres styles de musique et mélanger les genres…
Je ne vais pas retracer ici l’histoire du groupe, né à Dublin au début des années 70 (et ouais, ça ne created_at pas d’hier) mais simplement revenir sur les périodes pour moi les plus intéressantes du groupe, celles durant lesquelles les meilleurs albums ont été produits. Il y en a eu deux à mon sens :
-74 à 78 : Phil Lynott recrute deux guitaristes aux styles très différents, un écossais… Brian Robertson, et un californien, Scott Gorham :
De gauche à droite : Brian Downey, Brian Robertson, Phil Lynott, Scott Gorham
Les deux musiciens se complètent à merveille et c’est l’ascension ! La marque de fabrique du groupe est alors et restera une succession de solos de guitares en tierces, pas forcément super techniques (on est loin de Satraini) mais tellement mélodiques... Soutenues par un bloc rythmique en béton : Phil Lynott armé de sa Précision de la mort secondé par Brian Downey, batteur résolument rock mais au jeu très fin, les deux guitares dialoguent, roulent ensemble, se parlent, le feeling est là et la chose s’exprime à son meilleur niveau sur scène. Et puis il y la voix… un truc réellement à part, qui permet au groupe de ne pas se cantonner dans le registre serré du hard rock mais au contraire d’aller chercher des influences funk et soul. C’est durant cette période, au cours de laquelle Gary Moore viendra très souvent remplacer Brian Robertson en proie à de sérieux problèmes d’alcoolisme que nous aurons droit aux albums « Jailbreak » (avec le title « The boys are back in town), « Johnny the fox » (avec « Don’t believe a word »), « Bad réputation », (avec le single « Dancing in the moonlight » sur lequel apparaît le saxophoniste de Supertramp John Helliwell) et surtout « Live and dangerous », un album d’anthologie et pour moi le meilleur album live jamais produit (l’un des dix albums que j’emporterai un jour sur mon île…) … Enfin, en 78, le magnifique « Black rose » marque un tournant dans le parcours de Thin Lizzy avec la « titularisation » de Gary Moore (qui ne restera en fait que le temps de cet album) et un son nouveau…
Gary Moore enregistre par ailleurs en solo un album assez méconnu que je ne saurais trop vous conseiller d’écouter : « Back on the Streets »… Je profite de l’occasion pour vous signaler un autre album solo de Gary Moore avec le groupe G-Force… Dommage qu’il ait préféré retourner dans les champs déjà bien cultivés du blues car c’est personnellement le Gary Moore inventif de cette époque hard/jazz rock/new age que j’adorais…
-82 à 84 : John Sykes, issu du groupe de hard rock Tygers of Pan Tang rejoint Thin Lizzy et l’album « Thunder and lightning » au son nettement plus heavy vient compléter la déjà très belle collection. Les descentes de tierces entre Sykes et Gorham sont toujours là, plus incisives et « Thunder and lightning » sera le dernier « vrai » album du groupe (et l’un des meilleurs également)… Entre temps, Phil Lynott produira un très bel album solo, « Solo in Soho », intimiste et très différent de la musique de Thin Lizzy. On y retrouve notamment des artistes phares tels que Mark Knopfler, Huey Lewis ou encore Midge Ure. Je vous conseille aussi ce disque, étonnant, soft and soul, mais qui résume bien l’énorme potentiel et le talent de Phil Lynott qui va bien au delà du seul et unique hard rock…
Ensuite, car il y a une suite, la mort de Phil Lynott n’ayant pas définitivement anéanti le groupe, John Sykes, Scott Gorham et Brian Downey feront un long bon bout de route ensemble, jusqu’en 2009. Puis Thin Lizzy sera plusieurs fois arrêté puis reformé. Aujourd’hui, en 2011, le groupe fonctionne de nouveau, c’est Vivian Campbell qui officie aux côtés de Scott Gorham… je vous propose d’ailleurs cette intéressante interview du guitar tech, Chris Kies, réalisée par Premier Guitar lors de la tournée Nord Américaine du groupe au cours de laquelle vous pourrez voir le matériel utilisé par les deux guitaristes et notamment les deux superbes guitares de Scott Gorham, une très légère Les Paul/Floyd et une magnifique Strat/Floyd ainsi que les médiators en acier de Vivian Campbell, tout un programme….. Les fans de la première heure s’interrogeront sur l’intérêt de telles reformations, sans Phil Lynott, l’âme éternelle… Histoires de gros sous ? Nostalgie ? Moi je dirais que nous n’avons pas à juger et, pour avoir vu plusieurs concerts du Thin Lizzy nouvelle mouture, je dirais aussi que ces vieux là n’ont pas à avoir honte de leurs prestations qui restent de très grande qualité avec toujours une belle énergie et une passion qui semble intacte…
Et pour les jeunes loups qui ne connaissent Thin Lizzy que de nom, faites moi plaisir, même s’il y a peu de chance que l’histoire de Thin Lizzy fasse l’objet d’un sujet de bac l’an prochain, révisez vos classiques… Rien n’a vieilli et vous retrouverez facilement des traces de ce que vous écoutez aujourd’hui. Et même si c’est beaucoup plus technique, beaucoup plus dur et beaucoup plus fort , n’oublions pas que l’essentiel est d’être musical et là dessus, Thin Lizzy n’a de leçons à recevoir de personne!!!!!!!!
Long Live Rock’n roll
Le site officiel : http://www.thinlizzy.org/home.html
Le groupe est tel qu’on les imagine et qu’on les aime dans les seventies, avec ses hauts et ses bas, tour à tour fort, motivé, à fond, inspiré, tourmenté, malade… presque mort. Thin Lizzy s’est éteint et reformé de nombreuses fois avec une caractéristique majeure : il a toujours réuni les plus grands guitaristes et donné lieu à des collaborations quelquefois inattendues mais toujours prolixes, Gary Moore, Scott Gorham, Brian Robertson, Snowy White, John Sykes, et aujourd’hui encore, Vivian Campbell...
« L’œuvre » de Thin Lizzy est effectivement « monumentale » car au delà des albums et des nombreux titles emblématiques du groupe, Thin Lizzy a inspiré des camions de musiciens, et bien sûr de guitaristes. Son empreinte restera à jamais présente dans les doigts de beaucoup d’entre nous… Je me rappelle les heures passées dans ma petite chambre, pendant que mes potes jouaient au foot, à décrypter les solos de Scott Gorham, ou à me prendre pour Gary Moore… J’aime toujours autant Lizzy, parce que ça me rappelle des choses c’est sûr mais pas seulement, j’ai toujours particulièrement apprécié les musiciens de hard rock qui savent évoluer vers d’autres styles de musique et mélanger les genres…
Je ne vais pas retracer ici l’histoire du groupe, né à Dublin au début des années 70 (et ouais, ça ne created_at pas d’hier) mais simplement revenir sur les périodes pour moi les plus intéressantes du groupe, celles durant lesquelles les meilleurs albums ont été produits. Il y en a eu deux à mon sens :
-74 à 78 : Phil Lynott recrute deux guitaristes aux styles très différents, un écossais… Brian Robertson, et un californien, Scott Gorham :
De gauche à droite : Brian Downey, Brian Robertson, Phil Lynott, Scott Gorham
Les deux musiciens se complètent à merveille et c’est l’ascension ! La marque de fabrique du groupe est alors et restera une succession de solos de guitares en tierces, pas forcément super techniques (on est loin de Satraini) mais tellement mélodiques... Soutenues par un bloc rythmique en béton : Phil Lynott armé de sa Précision de la mort secondé par Brian Downey, batteur résolument rock mais au jeu très fin, les deux guitares dialoguent, roulent ensemble, se parlent, le feeling est là et la chose s’exprime à son meilleur niveau sur scène. Et puis il y la voix… un truc réellement à part, qui permet au groupe de ne pas se cantonner dans le registre serré du hard rock mais au contraire d’aller chercher des influences funk et soul. C’est durant cette période, au cours de laquelle Gary Moore viendra très souvent remplacer Brian Robertson en proie à de sérieux problèmes d’alcoolisme que nous aurons droit aux albums « Jailbreak » (avec le title « The boys are back in town), « Johnny the fox » (avec « Don’t believe a word »), « Bad réputation », (avec le single « Dancing in the moonlight » sur lequel apparaît le saxophoniste de Supertramp John Helliwell) et surtout « Live and dangerous », un album d’anthologie et pour moi le meilleur album live jamais produit (l’un des dix albums que j’emporterai un jour sur mon île…) … Enfin, en 78, le magnifique « Black rose » marque un tournant dans le parcours de Thin Lizzy avec la « titularisation » de Gary Moore (qui ne restera en fait que le temps de cet album) et un son nouveau…
Gary Moore enregistre par ailleurs en solo un album assez méconnu que je ne saurais trop vous conseiller d’écouter : « Back on the Streets »… Je profite de l’occasion pour vous signaler un autre album solo de Gary Moore avec le groupe G-Force… Dommage qu’il ait préféré retourner dans les champs déjà bien cultivés du blues car c’est personnellement le Gary Moore inventif de cette époque hard/jazz rock/new age que j’adorais…
-82 à 84 : John Sykes, issu du groupe de hard rock Tygers of Pan Tang rejoint Thin Lizzy et l’album « Thunder and lightning » au son nettement plus heavy vient compléter la déjà très belle collection. Les descentes de tierces entre Sykes et Gorham sont toujours là, plus incisives et « Thunder and lightning » sera le dernier « vrai » album du groupe (et l’un des meilleurs également)… Entre temps, Phil Lynott produira un très bel album solo, « Solo in Soho », intimiste et très différent de la musique de Thin Lizzy. On y retrouve notamment des artistes phares tels que Mark Knopfler, Huey Lewis ou encore Midge Ure. Je vous conseille aussi ce disque, étonnant, soft and soul, mais qui résume bien l’énorme potentiel et le talent de Phil Lynott qui va bien au delà du seul et unique hard rock…
Ensuite, car il y a une suite, la mort de Phil Lynott n’ayant pas définitivement anéanti le groupe, John Sykes, Scott Gorham et Brian Downey feront un long bon bout de route ensemble, jusqu’en 2009. Puis Thin Lizzy sera plusieurs fois arrêté puis reformé. Aujourd’hui, en 2011, le groupe fonctionne de nouveau, c’est Vivian Campbell qui officie aux côtés de Scott Gorham… je vous propose d’ailleurs cette intéressante interview du guitar tech, Chris Kies, réalisée par Premier Guitar lors de la tournée Nord Américaine du groupe au cours de laquelle vous pourrez voir le matériel utilisé par les deux guitaristes et notamment les deux superbes guitares de Scott Gorham, une très légère Les Paul/Floyd et une magnifique Strat/Floyd ainsi que les médiators en acier de Vivian Campbell, tout un programme….. Les fans de la première heure s’interrogeront sur l’intérêt de telles reformations, sans Phil Lynott, l’âme éternelle… Histoires de gros sous ? Nostalgie ? Moi je dirais que nous n’avons pas à juger et, pour avoir vu plusieurs concerts du Thin Lizzy nouvelle mouture, je dirais aussi que ces vieux là n’ont pas à avoir honte de leurs prestations qui restent de très grande qualité avec toujours une belle énergie et une passion qui semble intacte…
Et pour les jeunes loups qui ne connaissent Thin Lizzy que de nom, faites moi plaisir, même s’il y a peu de chance que l’histoire de Thin Lizzy fasse l’objet d’un sujet de bac l’an prochain, révisez vos classiques… Rien n’a vieilli et vous retrouverez facilement des traces de ce que vous écoutez aujourd’hui. Et même si c’est beaucoup plus technique, beaucoup plus dur et beaucoup plus fort , n’oublions pas que l’essentiel est d’être musical et là dessus, Thin Lizzy n’a de leçons à recevoir de personne!!!!!!!!
Long Live Rock’n roll
Le site officiel : http://www.thinlizzy.org/home.html
Je ne veux créer de polémique mais franchement, Thin Lizzy sans Phil Lynot, ça ne ressemble à rien. C'est comme si les Beatles avaient voulu se reformer sans Lennon
D'accord avec toi Cornwall, Thin Lizzy c'était Phyl Lynott + les autres....... Ils auraient pu avoir la décence de ne pas surfer sur cette vague là et de créer un nouveau groupe avec un autre nom, ça aurait sonné plus clean. Beau groupe quand même, je suis d'accord avec toi Dominik, le live and dangerous est un des meilleurs albums de rock du siècle.
The big vibe!!!!!!!
Il manque la partie avec Snowy WHITE (Albums : Chinatown, Renegade).
Phil. (mais pas Lynott... Désolé !)